Photo: video de JHR. Dr. Chasumba Kangela
De Prince Murhula
Le 10 mars, la République démocratique du Congo a libéré le dernier patient de l’épidémie de l’Ebola dans le centre de Beni à l’est du pays.
Le même jour, le pays a enregistré son premier patient atteint du coronavirus dans la capitale de Kinshasa.
Depuis, les cas ne cassent de croitre. Au 2 avril, 134 personnes étaient atteintes du Corona, 13 personnes en étaient déjà décédées et 3 guéries. En plus de Kinshasa, 4 autres zones sont affectées dont la ville de Goma, la ville de Beni (Nord-Kivu), la ville de Bukavu (Sud-Kivu), la province de l’Ituri.
Comme pour toute pandémie, celle-ci progresse dans le pays, mais s’en suit aussi une vague de désinformation. Ainsi, nombreuses personnes n’y croient pas. Les médias qui sont les canaux importants de l’information ne sont pas aussi mieux préparés et outiller pour aider la communauté.
Entre 2018 et 2020, alors que progressait l’épidémie de l’Ebola, à l’Est de la RDC, il s’est développé la même vague de désinformation que ce qui est vécue actuellement.
A l’Est de la RDC, JDH à travers ses partenaire l’Ecole Technique de Journalisme (ETJ) et Journalistes Pour la Promotion de la Démocratie et des Droits Humains (JPDDH) a mené des campagnes de sensibilisation de masse afin de combattre la désinformation et sauver plus de vies.
« La plus grande difficulté dans cette situation était d’offrir la bonne information à la communauté », indique Prince Murhula qui a dirigé le programme à l’Est de la RDC. « Il y avait une forte résistance dans la communauté. Les gens pensaient que l’Ebola a été fabriqué par les occidentaux pour exterminer la population, ou que c’était une maladie créée avec des visées politiques. D’autres disaient simplement que la maladie n’existait pas », ajoute Murhula.
La campagne de sensibilisation a eu lieu afin de toucher le plus de monde et donner la bonne information. En effet, il a existé de nombreux groupes extrémistes, utilisant la violence contre les journalistes qui travaillaient pour aider les communautés. Ainsi, le journaliste Papy Mahamba a été assassiné en Ituri pour son travail dans la désinformation contre l’Ebola.
« Nous avons été obligé de cibler les radios car elles ont une forte pénétration dans le pays et son très écoutées, les médias sociaux (médias en ligne, réseaux sociaux), la télévision pour diffuser la bonne information. Nous avons réalisé des vidéos, des messages de sensibilisation radio et des ateliers d’orientation des journalistes sur la couverture de la pandémie », ajoute Murhula.
Les journalistes ont été la première cible de la campagne. Le média en ligne de l’ETJ (www.jambordc.info) a aussi été mis à contribution pour relayer des messages sur la pandémie. Des articles, des diaporamas ont été publiés régulièrement sur le journal.
« Tout ceci a aidé à combattre la désinformation et outiller les journalistes pour mieux couvrir la thématique », ajoute Prince Murhula.
Coronavirus, le même besoin contre la désinformation
Avec l’arrivée de la pandémie en RDC, les mêmes besoins se posent.
Il existe, en effet, plusieurs similarités entre l’épidémie de l’Ebola et le coronavirus. Les même modalités de protection (respect des mesures d’hygiène, ne pas se serrer la main, etc). Certes, le coronavirus est encore plus contagieux car utilisant aussi la voie de l’air.
Ainsi, les habitants ont besoin d’être informés, les journalistes ont besoin d’être formés davantage sur leur sécurité, les membres de la communauté ont besoin de contribuer à la lutte contre la désinformation. La radio, les réseaux sociaux et, dans une mesure, la télévision doivent être mis à contribution car constituant les principaux canaux de communication en RDC.
Le rôle du journaliste est majeur pour aider la communauté à avoir la bonne information, à respecter les mesures sanitaires et à barrer la route contre la propagation de la maladie.