A roundtable discussion in Bamako brought together over 100 participants to address access to justice for survivors of domestic violence in Mali. Organized by Journalists for Human Rights (JHR) in collaboration with the Federation of Women’s Collectives and Organizations of Mali (FENACOF), the event took place on March 20, 2025 at the Maison de la Presse.
Fatoumata Siré Diakité, Representative of the Ministry for the Promotion of Women, Children, and Family, chaired the session, alongside a representative of the President of the Special Delegation of the Municipality of Commune II. Attendees included civil society leaders, traditional and religious figures, representatives of local and state authorities, journalists and members of the media.
The event aimed to initiate constructive dialogue among stakeholders to strengthen legal protection and support for survivors of domestic violence, a worsening issue in Mali. According to the Gender-Based Violence Information Management System (GBVIMS), gender-based violence, including domestic violence, has increased significantly in recent years. In 2021, 9,540 cases were reported, followed by 14,264 in 2022, and nearly 16,000 in 2023. This represents an average of 1,333 cases per month, 96% of which involve women.
In her speech, Ms. Diakité emphasized that the statistics demonstrate the magnitude of the problem and the urgency of a collective and effective response. She emphasized the need to identify and remove obstacles that hinder reporting violence and access to legal and psychological support services. “We must work together to create an environment where women feel safe and supported in their quest for justice”, she said.
JHR-Mali Project Coordinator Moro Siaka Diallo explained that the Covid-19 health crisis, combined with insecurity and socioeconomic difficulties, have exacerbated the vulnerabilities of women and their children, making the fight even more complex. “All women want to escape situations of violence or be freed from relationships with perpetrators of domestic violence. However, they face many obstacles, including family, community, economic, and financial ones, that still stand in their way of reporting violence, obtaining justice, reparations, security, and protection”, he said.
The event and its key messages, including Diallo’s remarks, were also covered by Mali 24, helping to further raise awareness and visibility around the issue.
Over 100 people gathered for the event, including civil society leaders, traditional and religious figures, local and state authorities and journalists
Diallo also acknowledged progress in 2024 to strengthen Mali’s legislative and legal framework. He noted that this progress is not sufficient, but it remains highly relevant and significant in making the fight against gender-based violence more effective. He called on all human rights defenders to adopt these new legal tools to facilitate survivors’ access to greater legal protection. He also recalled the mission of JHR to support journalists and civil society and promote development that respects human rights in Mali.
The President of FENACOF, Ms. Togola Kadidiatou Sow, emphasized the relevance of this meeting, given the gravity of the situation and the obstacles faced by survivors. She explained that most victims do not dare to report their actions due to fear, shame, lack of information about care facilities, or difficulties accessing services.
Two panels were held during the roundtable: “State of Domestic Violence and the Protection of Survivors in Mali” and “Access to Legal Protection for Survivors of Domestic Violence: Challenges, Shortcomings and Appropriate Responses”. In addition, an orientation session was delivered on managing secondary trauma in the context of gender-based violence, providing tools and resources for those working to combat domestic violence in Mali.
The discussions led to a set of important recommendations, including:
- The creation of a National Judicial Centre for Gender-Based Violence to make legal and institutional protection more effective
- The creation of spaces for sharing between survivors of domestic violence in order to strengthen their support
- Community-based training for women, men, and young girls on the rights of women and girls
- The introduction of gender-based violence education into school curricula
- The training of state agents, communities, civil society, and media on GBV and new approaches to combating it
- Intensifying awareness-raising efforts among the general population on gender-based violence, human rights, and the rights of women and girls
- Providing advice to men during wedding ceremonies and training workshops to encourage them to be family leaders and not just heads of households
- Promoting parental awareness to improve family support and protection, emphasizing that fathers and mothers should listen when their daughters express concerns within the family
- Strengthening dialogue among stakeholders on the promotion and protection of the rights of women and girls
These outcomes mark a meaningful step in advancing access to justice for survivors in Mali and underscore the importance of coordinated action to tackle gender-based violence.
EN FRANCAIS
Violences conjugales au Mali : JHR et la FENACOF mobilisent pour l’accès des survivantes à la justice
L’accès à la justice des survivantes de violences conjugales au Mali était au cœur d’une table ronde organisée à Bamako par JDH/JHR en collaboration avec la Fédération des Collectifs et Organisations Féminines du Mali (FENACOF).
C’était ce jeudi 20 mars 2025 à la Maison de la Presse sous la présidence de Mme Fatoumata Siré Diakité, Représentante du Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, accompagnée de la représentante de Mme la Présidente de la Délégation spéciale de la Mairie de la commune II du district de Bamako. Cette activité a regroupé plus de 100 leaders et membres de la société civile, des leaders coutumiers et religieux, des représentantes de collectivités territoriales et structures étatiques ainsi que des journalistes et médias.
L’objectif était d’engager un dialogue constructif entre différents acteurs pour renforcer la protection juridique et l’accompagnement des survivantes de violences conjugales, un fléau qui s’aggrave au Mali. Selon le Système d’Information sur les Violences Basées sur le Genre (GBVIMS), les VBG, y compris les violences conjugales, ont connu une augmentation alarmante ces dernières années. En 2021, 9.540 cas ont été signalés, 14.264 en 2022 et près de 16.000 en 2023 soit 1333 cas par mois dont 96% concernent les femmes.
Dans son discours, Mme Fatoumata Siré Diakité, Représentante du Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a souligné que les chiffres témoignent de l’ampleur du problème et de l’urgence d’une réponse collective et efficace. Elle a insisté sur la nécessité d’identifier et de lever les obstacles qui entravent la dénonciation des violences et l’accès aux services de soutien juridique et psychologique. « Nous devons œuvrer ensemble pour créer un environnement où les femmes se sentent en sécurité et soutenues dans leur quête de justice », a-t-elle soutenu.
Le Coordinateur de JDH/JHR au Mali, Moro Siaka Diallo a pour sa part, expliqué que la crise sanitaire de Covid-19 combinée à l’insécurité et aux difficultés socio-économiques ont aggravé les vulnérabilités des femmes et de leurs enfants, rendant la lutte encore plus complexe. « Toutes les femmes veulent s’échapper des situations de violences ou être libérées des relations d’auteurs de violences conjugales. Cependant, elles rencontrent de nombreux obstacles, entre autres : familiaux, communautaires, économiques et financiers qui se dressent encore sur leur chemin pour dénoncer, obtenir justice, réparation, sécurité et protection », a-t-il précisé.
Toutefois, le Coordinateur de JDH/JHR au Mali s’est félicité du renforcement du cadre législatif et juridique au Mali en 2024. Pour lui, cette avancée n’est pas suffisante mais elle reste très pertinente et remarquable pour rendre plus efficace la lutte contre les violences sexistes appelant tous les défenseurs des droits humains à s’approprier de ces nouveaux outils juridiques pour faciliter l’accès des survivantes à plus de protection juridique. Par ailleurs, il a rappelé la mission de JDH/JHR pour soutenir les journalistes et la société civile et promouvoir un développement respectueux des droits humains au Mali.
La Présidente de la FENACOF, Mme Togola Kadidiatou Sow a souligné la pertinence de la rencontre face à la gravité de la situation et aux obstacles rencontrés par les survivantes. Elle a expliqué que la plupart des victimes n’osent pas dénoncer par peur, honte, manque d’information sur les structures de prise en charge ou difficultés d’accès aux services.
Deux panels ont eu lieu au cours de cette table ronde sur les thématiques comme : « État des lieux sur les violences conjugales et la protection des survivantes au Mali » et « l’accès à la protection juridique des survivantes des violences conjugales : difficultés, insuffisances et réponses adaptées ». En outre des panels, une session d’orientation a été réalisée sur la gestion des traumatismes secondaires en contexte de violences sexistes afin de fournir des outils et ressources aux acteurs de lutte contre les violences conjugales au Mali.
Des échanges enrichissants autour de ces problématiques ont permis de formuler d’importantes recommandations sur l’accès à la justice des survivantes de violences conjugales au Mali.
La presse et les médias ont un rôle fondamental à jouer pour informer, sensibiliser, mobiliser et soutenir l’engagement public contre les violences sexistes. Je vous donne l’assurance que JDH restera engager pour soutenir les journalistes et les médias pour un développement respectueux des droits humains au Mali.
Des échanges enrichissants autour de ces problématiques ont permis de formuler d’importantes recommandations sur l’accès à la justice des survivantes de violences conjugales au Mali: Une douzaine en a été formulée : la création d’un Pôle national judiciaire VBG pour rendre plus efficace la protection juridique et institutionnelle ; la création d’espaces de partage entre les survivantes de violences conjugales afin de renforcer leur soutien ; la formation au sein des communautés des femmes, des hommes et jeunes filles sur les droits des femmes et filles ; l’introduction des VBG dans les programmes d’éducation scolaire ; la formation des agents de l’Etat, des Collectivités, de la société civile et des médias sur les VBG et les nouvelles approches de lutte ; l’intensification de la sensibilisation de la population générale contre les violences sexistes, sur les droits humains et les droits des femmes et filles ; conseils aux hommes pendant les cérémonies de mariages et dans les ateliers de formation afin qu’ils soient des responsables de familles et pas seulement des chefs de familles ; engager la sensibilisation parentale afin d’améliorer l’assistance et la protection familiale : les pères et les mères ne doivent pas refuser d’écouter leurs filles lorsqu’elles exposent leurs problèmes en famille ; renforcer le dialogue entre les acteurs pour les questions de promotion et protection des droits des femmes et filles.